Après une semaine de jachère de rugby européen, le Top 14 revient avec une fin de saison commerciale qui bat son plein.
Il y a beaucoup d’affrontements alléchants pour les fans, mais au milieu de tout le battage médiatique, un jeu peut se démarquer des autres.
C’est le face à face du samedi après-midi entre le Racing 92 et Bayonne à La Défense Arena.
La bataille du bleu clair et du blanc promet d’être une occasion déchaînée, faite pour l’arène couverte. Le risque est grand, les deux équipes étant assises l’une à côté de l’autre dans la ligue, se battant pour une place inférieure lors des prochaines séries éliminatoires.
Actuellement, le Racing a l’avantage et est septième, mais Bayonne n’est qu’à deux points des Parisiens et peut les dépasser en cas de victoire samedi.
L’impact d’un tel résultat ne peut être sous-estimé. Les deux équipes sont au bord du gouffre, sur le point de manquer une post-saison potentielle.
L’une ou l’autre des parties pourrait renforcer sa chasse à une charge tardive de la ligue avec une victoire, mais perdre et ils pourraient tout simplement abandonner tous ensemble.
Il est peut-être trop impétueux de suggérer qu’il s’agit d’un jeu où le gagnant remporte tout, mais cela ne semble pas très éloigné de cela.
Et pour rendre les choses encore plus excitantes, les deux porteurs de la chemise bleu bébé possèdent un calibre international dix, capable d’orchestrer une performance immaculée comme le meilleur des chefs d’orchestre.
Finn Russell n’a pas besoin d’être présenté. Il est un meneur de jeu pétard avec la capacité inégalée de choisir la bonne passe au bon moment, coupant une défense adverse à la demande.
Son adversaire du jour, Camille Lopez, est plus pragmatique et moins improvisateur, mais sa capacité à organiser une attaque avec une efficacité brutale et à donner des coups de pied précis en fait un adversaire plus que digne.
Depuis son arrivée cet été, l’ancien club de Pro-D2 a grimpé en flèche dans l’élite, remportant des victoires contre La Rochelle et Toulouse plus tôt dans la saison.
Quiconque pensait que Lopez avait été lavé après avoir quitté Clermont pour rejoindre Bayonne nouvellement promu s’est avéré dramatiquement faux.
Certes, Bayonne se retrouve désormais dans une position plutôt moins prolifique, après avoir perdu trois de ses quatre derniers matches de championnat, y compris des dubs contre les lutteurs de relégation Pau et Perpignan, mais malgré le fait qu’ils restent avec une chance de remporter un titre de champion improbable.
De toute évidence, l’arrivée de l’ancien demi d’ouverture français partant a transformé Bayonne d’un prétendant à la relégation en un véritable joker des séries éliminatoires.
La course peut également être attribuée au succès global de leurs adversaires du sud-ouest, après avoir lâché le demi de mêlée de longue date Maxime Machenaud, le laissant rejoindre Bayonne à la place.
Depuis, Machenaud et Lopez ont développé une relation solide qui a porté ses fruits sur le terrain. Ce n’est qu’au dernier tour que la paire s’est retrouvée à traverser le badigeon pour un essai chacun dans leur victoire 33-30 contre Montpellier.
Le poste face à Machenaud sera probablement le jeune voltigeur Nolann Le Garrec, un diamant brut qui, à son époque, peut renverser un match.
Les courses auront besoin d’un peu de cette magie s’ils veulent se remettre complètement de la défaite écrasante 30-21 qu’ils ont subie contre Perpignan au tour précédent et de la forme généralement turbulente qu’ils semblent avoir.
Ils ont plus qu’assez de talent dans les chevrons pour remettre leur saison sur les rails, avec des personnalités comme Cameron Woki et Gael Fickou qui se préparent à enfiler le maillot.
Mais il ne fait aucun doute qu’ils seront confrontés à une rude épreuve lors de la visite de Bayonne. Tout cela fera 80 minutes de rugby fascinantes, qui se dérouleront probablement jusqu’au fil.
Bien qu’il s’agisse d’un appel serré, Flo Rugby pense que Bayonne fera un peu comme ils l’ont fait début septembre et surclassera les Parisiens pour s’assurer un doublé en championnat.
Une victoire d’une telle ampleur pourrait bien pousser Bayonne dans la course aux séries éliminatoires et couronner une saison de retour stellaire dans le Top 14.