Où aller maintenant pour la France alors que le leader talismanique Dupont est dans le doute pour la Coupe du monde

Dans le monde impitoyable du sport professionnel de haut niveau, il existe une poignée d’athlètes qui transcendent leur sport pour atteindre les échelons supérieurs de la superstar.

Sur le terrain de basket, Michael Jordan a cimenté un héritage qui allait bien au-delà de celui d’un athlète, devenant une icône sociale. Sur les terrains en gazon de la NFL, l’ascension de Tom Brady, passant d’un choix de dernière minute au quart-arrière le plus titré de tous les temps, est l’une des plus grandes histoires d’outsider du moment.

Pour le rugby, il y a eu une poignée de stars dans l’illustre histoire du jeu, avec le légendaire demi d’ouverture des All Black Dan Carter considéré par la plupart comme le plus grand joueur de tous les temps à avoir honoré ce sport.

Bien que la position de Carter en tête du classement soit assurée, il y a un joueur dans l’ère actuelle qui fait pression pour la première place.

À seulement vingt-six ans, le capitaine français Antoine Dupont est aujourd’hui le joueur le plus influent du football et l’affiche de la Coupe du monde de rugby 2023.

Opérateur extrêmement doué, Dupont n’a encore commis aucune erreur au cours de ses six années de carrière internationale. Si souvent la différence entre gagner et perdre, Dupont est parfois injouable et toujours au cœur de tout ce que le Français a fait de positif ces quatre dernières années.

A ce titre, son rôle dans la campagne de la Coupe du Monde de Rugby de cette année, qui est l’aboutissement d’un projet de huit ans pour le rugby français, est essentiel.

Ainsi alors qu’il s’est agenouillé sur la pelouse sacrée du Stade Vélodrome, se serrant la joue suite à un tacle musclé du capitaine namibien Johan Deysel. La tension dans le stade a trouvé un écho décuplé dans toute la République française.

Déjà en avance de plus de cinquante points, la raison pour laquelle Dupont, qui avait déjà créé quatre essais et marqué un des siens, était toujours sur le terrain reste un mystère.

Escorté hors du terrain et immédiatement transporté à l’hôpital, l’entraîneur français Fabien Galthie a confirmé les pires cauchemars des supporters lors de la conférence de presse d’après-match.

« Nous soupçonnons une mâchoire fissurée ou fracturée.

« Nous attendrons les scans avant d’avancer », a déclaré Galthie plutôt découragé.

Douze heures plus tard, le pronostic initial serait confirmé par la Fédération française de rugby.

« Antoine Dupont est victime d’une fracture maxillo-zygomatique. Un avis chirurgical spécialisé a été demandé pour déterminer la durée exacte de l’indisponibilité du joueur. Antoine Dupont reste avec l’équipe de France », indique le communiqué de la FFR.

Ne sachant plus combien de temps ils resteront sans leur leader talismanique, les Bleus restent prétendants au titre mais ne sont plus clairement les favoris.

Il est impossible de chiffrer exactement la valeur de Dupont pour l’équipe, mais suggérer qu’il vaut au moins dix points à chaque match n’est pas une affirmation irréaliste.

Heureusement pour les hôtes, ils seront en tête de leur groupe, après avoir déjà éliminé les seuls véritables prétendants au groupe en Nouvelle-Zélande.

Ce qui attend de l’autre côté, c’est un affrontement potentiel contre l’une des trois équipes qui auraient déjà constitué un défi de taille : la première équipe mondiale, l’Irlande, l’Afrique du Sud, championne du monde en titre, et une équipe écossaise qui a été leur équipe épouvantail de en retard.

Reste à savoir à qui ils affronteront, mais ils auront une idée plus claire demain soir alors que l’Irlande et l’Afrique du Sud s’affronteront dans la poule B présumée.

Quoi qu’il en soit, un quart de finale sans Dupont est loin d’être idéal pour Galthie et ses hommes, qui, même s’ils disposent de remplaçants compétents, ressentiront sans doute l’impact de son absence.

Bien sûr, dans la chronologie positive, le demi de mêlée pourrait encore figurer à ce stade de la compétition ; cependant, si les rapports sont exacts, il est très peu probable qu’il le fasse.

Capitaines potentiels

S’il est absent comme prévu, les Français seront rassurés de savoir qu’il existe plusieurs leaders forts qui pourraient assumer le rôle de capitaine.

Au premier plan se trouvent deux contributeurs clés et figures fortes du groupe : l’ancien capitaine Charles Ollivon et le capitaine rochelais Gregory Alldritt.

A commencer par le Toulonnais Ollivon, qui était auparavant capitaine français avant d’être blessé, ouvrant la voie à la relève de Dupont.

Une figure de queue titanesque qui avait le respect à la fois du public français et, surtout, de ses coéquipiers. À trente ans, Ollivon est un homme d’État de premier plan au sein de l’équipe et, à ce titre, comprend la pression exercée sur l’équipe pour organiser sa toute première Coupe du Monde.

Le capitaine Alldritt, double vainqueur de la Heineken Champions Cup, est également qualifié pour assumer le poste de capitaine si cela s’avère nécessaire. Comme son coéquipier de dernière ligne, Alldritt mène depuis l’avant et constitue une centrale électrique sur laquelle les Bleus comptent pour récupérer le ballon du pied avant lorsque les choses se compliquent.

Vainqueur confirmé, Alldritt aura la confiance nécessaire pour prendre les bonnes décisions sous pression et, en dehors du terrain, comprendra l’examen minutieux qui accompagne une finale majeure.

Bien qu’il n’ait que vingt ans comme Dupont, il compte déjà 43 sélections en test à son actif et est un habitué de l’effectif depuis ses débuts en 2019.

Remplacements des demis de mêlée

Nommant deux autres demis de mêlée dans l’équipe, Galthie connaît parfaitement le poste, ayant été une star sous le maillot bleu numéro neuf pendant ses années de jeu.

Le plus gros défi auquel est confronté le duo composé de Baptiste Couilloud et Maxime Lucu est leur relatif manque d’expérience sur le plan international.

Même si ni l’un ni l’autre ne sont jeunes à vingt-six ans (Couilloud) et trente ans (Lucu), ils totalisent à eux deux un peu plus de la moitié du nombre de sélections de Dupont.

En grande partie à cause de la domination du capitaine sur le poste, les deux sont des nouveaux venus dans l’arène des tests et, en tant que tels, ont des points d’interrogation quant à leur capacité à livrer sous les lumières les plus brillantes.

Il ne fait aucun doute qu’ils sont extrêmement habiles, mais ni l’un ni l’autre ne sont au niveau de Dupont et, combiné au fait que l’ouvreur de premier choix Romain Ntamack est également blessé, les demi-arrières seront le plus grand sujet de préoccupation de cette équipe.

Mathieu Jalbiert occupe actuellement le poste d’ouvreur, qui a été solide en l’absence de Ntamack mais qui n’a pas été testé en tant que meneur de jeu en chef, compte tenu de la capacité de Dupont à contrôler un match.

Avoir hâte de

En réalité, il n’y a pas de résultat idéal pour la France si Dupont est effectivement retiré du tournoi.

Il y a une raison pour laquelle il est qualifié de talent générationnel, et en termes simples, aucun joueur ne pourra égaler son influence en tant que capitaine ou meneur de jeu.

Cela ne veut pas dire que la France ne peut pas remporter la Coupe du Monde, telle est la force de son équipe remarquable, mais cela signifie qu’elle n’est plus le seul favori.

L’Irlande et l’Afrique du Sud, qui étaient déjà les plus grands challengers des Bleus, seront infiniment plus confiantes sur le terrain sachant que la plus grande menace de l’équipe française n’est plus là.

Pourtant, comme dans tout sport d’équipe, lorsqu’un joueur tombe, les autres devront se relever. Étant donné que ce projet a duré huit ans, cette équipe, y compris les entraîneurs, devra se lever et s’adapter en conséquence. Tout n’est pas perdu, mais le défi est devenu un peu plus difficile.