Les passionnés de rugby sont présents partout en France mais désormais, ils ont la capacité d’aller assister à des rencontres de haut-niveau non loin de chez eux et plus forcément uniquement dans le sud-ouest comme ce fut historiquement le cas. Il suffit de jeter un œil aux classements et aux résultats de Top 14 ou de Pro D2 pour remarquer que le rugby professionnel s’étend désormais partout dans l’Hexagone.
Les clubs de la moitié nord ou des “nouveaux” lieux n’ont plus rien à envier aux places mythiques et historiques. De la Bretagne aux Alpes en passant par la Bourgogne, quelles sont les nouvelles places fortes du rugby en France ?
Nevers, un club amateur historique non-habitué aux joutes professionnelles
Club fondé en 1903, l’USON est l’un des plus anciens de France si l’on s’intéresse à tous ceux présents dans les échelons professionnels. Pourtant, Nevers n’a connu l’antichambre de l’élite professionnelle qu’en 2017/18, à l’issue de longues années à chercher l’accession en Pro D2.
Il faut dire que tout a changé pour ce petit club bourguignon en 2009, lors de l’arrivée de Régis Dumange à sa tête et de la création d’une SASP. Création d’un centre de formation, explosion à toutes les échelles et évolution remarquée dans la France entière : une nouvelle vie pour un club qui a longtemps lutté face à Dijon pour l’hégémonie en Bourgogne.
Depuis, Nevers est sans contestation possible le club numéro du Centre-Est de la France et se targue de l’une des plus belles affluences de Pro D2 grâce à son stade du Pré Fleuri et ses 7500 places qui trouvent la plupart du temps preneurs. Depuis son accession, le club a toujours joué la montée plus que le maintien, comme en témoigne la septième place acquise lors de la première saison au niveau professionnel.
La culture rugby s’est implantée et démocratisée à Nevers ces dernières années. Et aujourd’hui, imaginer l’USON, club “ami” de l’ASM Clermont Auvergne, en Top 14, est loin d’être une hérésie.
Le RC Vannes : une exception culturelle indécente
Les clubs historiques du sud ont donné de nombreux mauvais exemples depuis la professionnalisation du rugby hexagonal. Le nom ne fait pas tout et bon nombre de clubs relégués administrativement ou même sportivement feraient bien de s’appuyer sur les nouveaux acteurs cités tout au long de cet article. Et parmi eux, Vannes est probablement la référence absolue ! Dans une Bretagne historiquement acquise au football et au cyclisme, le RC Vannes est une exception culturelle grandiose. La culture rugby s’est réellement implantée sur tout le territoire grâce aux agissements du club du Morbihan et aujourd’hui, rien n’est à jeter dans le projet du RCV.
Fondé en 1950, le club est un modèle aussi bien sur le plan financier, que sportif. Le développement s’est intégré au sein de toute la ville, du département et même au-delà des frontières du Morbihan. Pour le moment, le club n’est pas encore parvenu à atteindre l’élite malgré des saisons d’exception en Pro D2 mais nul doute qu’à terme, il parviendra à le faire. Plus que tout et à l’inverse de clubs historiques qui ne semblent se rattacher qu’à leur passé sans comprendre leurs erreurs financières, Vannes a tout pour perdurer dans l’univers professionnel et ce, qu’importe la division.
Le bouillant stade de la Rabine est depuis plusieurs années la plus grande affluence de Pro D2 et une chose est sûre : ici, les valeurs du rugby sont solidement ancrées.
Les Alpes n’ont rien à envier aux Pyrénées
Longtemps, les Pyrénées ont vécu dans l’ombre des Alpes et les clubs locaux ont pu, au niveau amateur comme professionnel, redorer le blason de leur chaîne de montagnes. Néanmoins, les Alpes reviennent à la charge avec des clubs professionnels ou amenés à l’être qui veulent aussi être de la partie. Impossible d’oublier Grenoble mais surtout à moindre mesure, de mettre Chambéry dans la balance. Plus loin géographiquement, les
clubs de Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Valence ou le revenant Bourgoin-Jallieu participent également à cet entrain généralisé du rugby en Rhône-Alpes.
Selon le même principe, d’autres clubs de Top 14, de Pro D2 et même de Nationale au statut professionnel auraient pu se targuer de figurer dans cette liste non-exhaustive. Référence mondiale, La Rochelle a su évoluer au plus haut niveau sans la moindre fausse note pour placer sa ville sur la carte rugbystique. Avec de beaux projets, des clubs comme Nice ou Rouen cherchent à faire de même. Le rugby a changé.