C’était de la folie distillée en grande partie, mais après 80 minutes de crachats, de grognements et de poursuites, le cœur des hôtes était brisé. Les Springboks éliminent la France en route vers les demi-finales de la Coupe du monde de rugby.
Après 40 premières minutes haletantes, les Français menaient 22-19. Mais les champions du monde en titre sont aussi tenaces que intelligents, et alors que le doute et les erreurs se sont glissés pendant les Bleus, ils ont capitalisé. Les Boks prendront la confiance arrachée à cette victoire 29-28 pour une demi-finale contre l’Angleterre.
Si la victoire de la Nouvelle-Zélande sur l’Irlande méritait une finale, celle-ci méritait bien une mini-série dramatique.
Nous avons connu un début de match torride, la France ayant choisi de prendre le dessus sur la défense sud-africaine. Et si le Louis Bielle-Biarrey volant n’a pas pu foncer sur un coup de pied croisé pour marquer l’ouverture du score, Cyril Baille était sur place plus tard pour s’écraser. L’accessoire se terminerait par une paire d’essais, mais c’est son partenaire de première ligne, Peato Mauvaka, qui méritait tous les applaudissements.
Le n°2 toulousain a réalisé un match qui ne date pas d’hier, jouant comme s’il avait un sudoku de chiffres sur le dos et réussissant lui-même un essai dans le coin.
Mais pour chaque coup reçu par la France, les Springboks ont rebondi tout aussi fort. Cheslin Kolbe, un homme possédé, a couru après tout à fond et a obtenu un score de sprinter grâce à un coup de pied coupé derrière une malheureuse couverture française. Il facturerait également une conversion pour la France.
En fait, c’est de la confusion française dont l’Afrique du Sud s’est le plus régalée. Prenez l’essai de Kurt-Lee Arendse, l’un des quatre pour l’Afrique du Sud dans la soirée et la réponse au premier match de Baille. Alors que les Français avaient du mal à gérer un coup de pied lancé sur leur aile gauche, le Sud-Africain n’en revenait pas du manque de couverture, mais s’aidait néanmoins.
Damian de Allende a également marqué en première mi-temps, tandis qu’Eben Etzebeth a obtenu un score en seconde période qui a coupé le vent aux voiles françaises.
Une grande partie de l’attention avant le match était portée sur le retour rapide du skipper Antoine Dupont d’une fracture maxillo-zygomatique, et il semblait apprécier la pression exercée sur lui alors qu’il déchirait une série de arracheurs, de chips et de passes pour se précipiter vers l’avant alors que le la chaleur l’envahit.
Mais malgré toute la volonté du talisman, les gaffes se poursuivaient en laissant l’Afrique du Sud revenir et alors qu’ils terminaient avec quatre scores, les Français ne parvenaient tout simplement pas à en marquer un quatrième eux-mêmes. Pendant ce temps, le banc sud-africain a ajouté du vol à la mêlée et a apporté un tempo supplémentaire.
C’est la beauté de ce que font les champions en titre. C’est impitoyable.
Et malgré tous les discours sur la puissance des équipes de l’hémisphère nord, seule l’Angleterre fait obstacle à une finale 100% sud.
Dans cet état d’esprit, il serait difficile de parier que les Boks ne participeront à nouveau à la vitrine mondiale, le 28 octobre.