La convocation du deuxième ligne en équipe de France suite à la blessure de Paul Willemse a suscité un tollé en France.
Le rugby français est plongé dans une nouvelle polémique à la veille de la Coupe du monde de rugby, après que l’entraîneur Fabien Galthié a appelé Bastien Chalureau, reconnu coupable de violences racistes il y a trois ans, pour remplacer Paul Willemse, blessé, dans son effectif de 33 joueurs.
Elle est même parvenue aux oreilles du président français Emmanuel Macron, qui en a discuté avec Galthié à Les BleusBase de la Coupe du monde à Rueil-Malmaison lundi. Le sélectionneur français a été filmé en train de promettre au chef de l’État que Chalureau s’exprimerait publiquement sur la polémique plus tard dans la journée.
L’équipe de France pour la Coupe du monde de rugby
Un certain nombre de députés ont demandé que Chalureau soit exclu de l’équipe, à la suite d’une condamnation en novembre 2020 pour violences racistes.
Le deuxième ligne montpelliérain, 31 ans, a nié l’élément raciste de sa condamnation et a fait appel de la peine de six mois avec sursis prononcée.
Il a cependant reconnu avoir été impliqué dans une altercation publique devant une discothèque de Toulouse en janvier de la même année – alors qu’il était membre de l’équipe toulousaine – au cours de laquelle il aurait proféré des injures racistes.
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Le club a suspendu Chalureau à la suite de l’incident, et il a ensuite déménagé à Montpellier. Il compte six sélections internationales, remportant sa première lors des internationaux de novembre 2022.
Galthié, Florian Grill, président nouvellement élu de la FFR, et Alan Gilpin, PDG de World Rugby, ont tous répondu aux questions des journalistes sur Chalureau lors du lancement de la Coupe du monde cette semaine.
« Cela fait maintenant quatre ans que nous disons la même chose et nous portons cette mission avec cœur et engagement : nous devons nous unir et partager avec le rugby français et tous les Français. Depuis quatre ans, le racisme n’a pas sa place dans notre équipe, il n’a pas sa place dans le rugby. » Galthié a déclaré aux journalistes lors d’un événement de lancement dimanche.
« L’intégrité est une valeur fondamentale de notre équipe et de notre sport. Bastien nous a informé de cette affaire et nie fermement et formellement les allégations. Des procédures sont en cours. Cela fait maintenant un an qu’il est parmi nous régulièrement, depuis l’automne dernier. Avant de sélectionner un joueur, nous essayons de mieux le connaître, de le rencontrer, de partager notre façon de vivre et de jouer au rugby.
« Le racisme n’a pas sa place dans notre équipe, il n’a pas sa place dans le rugby. L’intégrité est une valeur fondamentale de notre équipe, de notre sport.
Lors de la conférence d’ouverture du tournoi, Grill a ajouté : « Le racisme n’a pas sa place dans le rugby. Quant à Bastien Chalureau… il a reconnu l’acte de violence mais a toujours nié avoir tenu des propos racistes. Il fait appel [against the court ruling]il faut donc laisser la loi suivre son cours et mener ce processus judiciaire jusqu’au bout.»
Soulignant la campagne d’inclusion We Are Rugby, Gilpin a déclaré : « Il n’y a absolument aucune place pour la discrimination sous quelque forme que ce soit dans le rugby, et certainement [not] racisme.
« Je pense cependant qu’il est important de reconnaître, et Florian [Grill] je l’ai mentionné, que nous devons respecter la procédure légale. C’est peut-être moins bien compris par certains médias internationaux, [in France] la présomption d’innocence perdure en raison de l’appel en cours, nous devons donc respecter ce processus. Mais oui, il n’y a absolument aucune place pour la discrimination dans notre sport.
Galthié et la France ont déjà été confrontés à une situation similaire. Le pilier Mohamed Haouas était considéré comme disponible pour la sélection jusqu’à sa condamnation pour violence domestique plus tôt cette année, lorsqu’il a été condamné à un an de prison.
Contrairement à Chalureau, il n’a pas fait appel de sa condamnation, celle-ci a donc été maintenue. En droit français, toute personne faisant appel d’une condamnation est considérée comme innocente, dans l’attente du jugement en appel.
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