On a l’impression que c’était hier encore que Toulouse remportait le titre de Top 14 dans un Stade de France bondé.
Et maintenant, à l’approche de la Coupe du Monde, le Top 14 a repris vie. De nombreux joueurs vedettes de la ligue sont absents car ils sont en service international pendant une longue période, mais même en leur absence, la ligue continue de vibrer et de proposer de nombreux drames à disséquer.
Il y a eu des résultats surprises, quelques instants de magie et des performances vraiment atroces.
Parmi eux, Bayonne a battu Toulouse, même si les champions en titre alignaient une équipe complète de deuxième corde, ce qui rendait le résultat beaucoup moins surprenant.
Nous regardons donc ici les équipes qui ont brillé, les équipes qui se sont effondrées et la seule équipe qui va choquer la ligue cette saison.
Qui a impressionné ?
Montpellier
Après avoir remporté un premier titre en Top 14 en 2022, Montpellier a connu une saison de suivi plutôt terne, mettant fin aux choses sur un petit gémissement.
Cependant, l’équipe a commencé cette campagne avec une nouvelle injection d’énergie, en battant La Rochelle, finaliste du championnat et vainqueur de la Coupe des Champions, 26-15.
La première mi-temps a été très disputée et s’est soldée par un score de 10-10. Ensuite, Montpellier a réalisé une poussée en seconde période qui a pris de l’ampleur lorsque le remplaçant de première ligne Vano Karkadze s’est lancé à bout portant pour donner l’avantage à Montpellier juste après la pause.
Dès lors, c’est un Louis Carbonel extrêmement calme qui dicte le jeu, gérant bien la vitesse d’attaque avant de tenter sa chance devant les poteaux pour mettre Montpellier hors de portée.
Un résultat d’autant plus impressionnant que le talent encore disponible dans le backline rochelais comptait Teddy Thomas, Ihaia West, le débutant Jack Nowell – qui a débuté dans les centres – et Tawera Kerr-Barlow.
Oyannax
On craint toujours que les équipes nouvellement promues aient du mal à s’adapter au nouveau rythme et à la puissance d’une meilleure ligue, mais Oyannax a rapidement apaisé toute cette angoisse en battant Clermont 36-17 samedi.
Les vainqueurs de Pro D2 ont été un colosse offensif la saison dernière et ont repris là où ils s’étaient arrêtés, mettant Clermont au fil de l’épée avec une deuxième mi-temps posée et disciplinée.
Un point culminant de la performance a été une pièce de décor astucieusement travaillée sur une mêlée qui a permis à Théo Millet de traverser le badigeon sans toucher.
Qui n’a pas réussi à impressionner ?
Perpignan
Perpignan a terminé deuxième en partant du bas en juin et a donc dû affronter Grenoble lors d’un match éliminatoire avec son avenir dans l’élite en jeu.
Ils ont remporté ce match, mais n’ont apparemment pas fait assez pour remédier à leur mauvaise forme, puisqu’ils ont ouvert leur campagne de championnat avec une défaite écrasante de 29-7 contre le Stade Français.
Perdre face aux Parisiens roses n’a rien de honteux, mais la manière de la défaite l’est. Si Perpignan veut rester dans le Top 14, il devra resserrer ses performances défensives et donner à son backline le droit de vibrer. Pour le moment, tout cela est un peu trop piéton.
Toulon
Après le chagrin d’avoir manqué les playoffs pour seulement deux points, Toulon aurait dû revenir avec l’envie de remettre les pendules à l’heure. Pendant 70 minutes, ils y sont parvenus, au coude à coude avec Lyon grâce aux tirs précis de l’ouvreur Enzo Hervé.
Ils menaient même de deux points à dix minutes de la fin, mais se sont repliés lorsque l’ailier Zavier Mignot s’est précipité pour son deuxième essai du match.
Dès lors, les visiteurs semblaient placides et agités et décidèrent de jouer depuis leur moitié de terrain alors que la pression lyonnaise montait. Cette prise de décision impétueuse a conduit à une erreur de manipulation sur laquelle Jérôme Rey s’est jeté pour se cacher pour Lyon et retirer le match à Toulon.
L’équipe qui va choquer la ligue cette saison
Obtenir une promotion est toujours une montagne délicate à gérer. Les équipes peuvent rapidement passer du statut de meilleur au bas du peloton, ébranlant les egos et créant des frictions dans le vestiaire.
Le pire résultat possible est un retour instantané en Pro D2, un sort qui, selon beaucoup, va arriver à Oyonnax.
Cependant, ils pourraient bien surprendre cette saison et suivre les traces de Bayonne, promu un an auparavant et qui n’a raté qu’une place en séries éliminatoires du Top 14 cet été.
En vérité, l’ascension de Bayonne a beaucoup à voir avec les talents de haut niveau établis qu’ils ont recrutés cet été-là, élevant l’ensemble de l’équipe dans une autre dimension.
Oyonnax n’a pas été aussi occupé depuis sa promotion et possède peu de noms connus, mais cela pourrait jouer en sa faveur.
Essayer de réparer quelque chose qui n’est pas cassé ne fonctionne pas toujours. Parfois, cela peut conduire au désastre, surtout lorsque rien n’indique que les Oyannax approchent du point de rupture.
La ville dans laquelle l’équipe opère est peut-être minuscule. Pourtant, leurs performances sur le terrain au cours des 12 derniers mois ont été typiquement opposées à la taille de la région puisque Oyonnax a dominé la Pro D2 avec un total de 111 points, soit plus de 20 points d’avance sur son concurrent le plus proche.
Ils avaient également un différentiel de points global de 447. Pour mettre cela en contexte, Toulouse a terminé avec un différentiel de 208 – le meilleur du Top 14.
La démolition 36-17 d’Oyannax contre Clermont samedi a montré que les hommes nouvellement promus de l’est de la France n’ont pas l’intention de ralentir.