Finale de la Coupe des champions Heineken : la bataille des combinaisons des demi-arrières

Pendant deux saisons consécutives, La Rochelle et Leinster se croiseront en finale de la Champions Cup. Tous deux ont été à l’apogée de leur puissance face à ce que l’Europe a de mieux à offrir et restent résolument en tête de l’ordre hiérarchique.

Leinster a le plus grand nombre de talents intentionnels, avec la majorité des quinze titulaires irlandais dans ses rangs, tandis que La Rochelle possède l’une des équipes masculines les plus physiques que le monde du rugby ait jamais vues.

Cette force et ces muscles ont été un atout crucial à Marseille l’année dernière, alors que l’équipe française est revenue de l’arrière pour faire basculer Leinster à la mort, remportant ainsi son tout premier titre européen.

Ils aspirent maintenant à répéter l’exploit en battant Leinster dans ce qui promet d’être épuisant, mais captivant, 80 minutes de rugby.

Il ne fait aucun doute que les deux packs joueront un rôle énorme dans le concours, orientant la trajectoire du coup de pied arrêté et du jeu dans son ensemble, mais tout autant de responsabilité incombera aux combinaisons de demi-arrières rassemblant chaque bataillon.

D’un côté, nous avons le demi d’ouverture Ross Byrne, aux côtés de Luke McGrath ou Jamison Gibson-Park au demi de mêlée.

Auparavant considéré comme un talent moyen, Byrne est maintenant l’héritier du maillot Leinster et irlandais et a démontré lors des dernières Six Nations exactement pourquoi cet honneur lui a été décerné.

Avec Johnny Sexton entrant dans le crépuscule de sa carrière, Byrne est devenu un digne remplaçant, orchestrant l’attaque du Leinster avec un confort relatif et a considérablement amélioré sa qualité de coup de pied, renversant la tendance contre les oppositions d’un seul coup.

Il devra être au sommet de ses pouvoirs pour s’assurer qu’il soulève le trophée estimé, avec des flashbacks de la finale de l’année dernière qui se profilent toujours à l’horizon. Dans ce match, Leinster a eu du mal à percer la ligne défensive de La Rochelle et a dû compter sur la botte de Sexton pour les garder dans le match.

Avec le mur jaune toujours aussi fort, Leinster peut s’attendre à un défi similaire cette fois-ci et fera probablement appel à Byrne pour convertir les figurants afin qu’ils continuent de fonctionner samedi après-midi.

Il sera bien sûr aidé par son demi de mêlée. McGrath et Gibson-Park sont tous deux d’excellents acolytes, avec suffisamment de rythme et de vision pour causer des problèmes en marge des rucks. Cependant, l’essentiel de leurs fonctions sera basé sur la possession et le territoire, comme c’est le cas dans la plupart des finales.

Le box kicking sera notamment un outil utile pour relâcher la pression territoriale, éloignant au maximum La Rochelle de la ligne Leinster. La saison dernière, les hommes de Ronan O’Gara étaient à la recherche de sang et ont marqué trois essais au total, rendant la bataille territoriale encore plus importante cette fois-ci.

Tawera Kerr-Barlow sera un élément clé de ce département pour La Rochelle, offrant des capacités offensives similaires en demi de mêlée à celles de son homologue. Le vétéran néo-zélandais a beaucoup d’expérience dans le gros jeu, en fait plus que McGrath et Gibson-Park, ce qui lui donne une valeur précieuse une fois que le jeu entre dans le crunch time.

Mais la bataille clé sera à l’ouvreur. On y verra le tête-à-tête entre deux joueurs au début de leur carrière internationale, avec le Français à deux sélections Antoine Hastoy aligné à La Rochelle face à Byrne.

Ce match les prépare tous les deux à montrer leur capacité, non seulement devant les poteaux, mais aussi à gérer le chronomètre et à tirer parti des points forts de leurs équipes respectives.

C’est exactement ce que Hastoy a fait depuis qu’il a déménagé dans la ville portuaire cet été, brandissant son coup de pied précis et sa précision sur le tee. En effet, cette précision signifie qu’il est le meilleur marqueur de points de la Champions Cup, avec un total de 81 points.

La pression sur lui alors qu’il donne un coup de pied va s’amplifier ce week-end, mais Hastoy a affirmé qu’il ne ressentait pas la pression et se sentait plutôt excité à l’idée d’une première finale majeure.

Byrne aura sans doute plus de pression à supporter, après que Leinster a subi une défaite choc contre Munster en demi-finale de l’URC la semaine dernière, et fait maintenant face à la perspective de glisser vers une deuxième saison consécutive sans argenterie.

Avec le talent que possède Leinster, ce résultat semble inimaginable.

Une telle pression peut revigorer une équipe, mais elle peut aussi la faire s’effondrer. Avec Byrne, ils ont une chance, mais c’est difficile face à une équipe aussi dominante de La Rochelle.

Ce sera probablement aussi serré que l’année dernière, et en tant que spectateurs, nous ne pouvons qu’espérer une finale tout aussi dramatique. Mais au final, Flo Rugby pense que La Rochelle, propulsée par le mordant de son peloton et la solennité d’Hastoy, repartira avec un deuxième titre européen consécutif.