Cinq batailles individuelles à surveiller dans les quarts de finale du Top 14

La saison régulière du Top 14 étant maintenant terminée, nous entrons dans les huitièmes de finale du Top 14, où deux affrontements stellaires nous attendent.

Il y a d’abord le bras de fer parisien alors que le Stade Français reçoit le Racing 92 au Stade Jean Bouin ce samedi. Attendez-vous à beaucoup de tension alors que les deux rivaux se disputent une place en demi-finale contre les meilleurs de la ligue Toulouse.

L’autre quart de finale opposera Lyon à Bordeaux Bègles au Matmut Stadium de Gerland, qui sera un match passionnant compte tenu de la forme turbulente des deux derniers mois, et qui verra le vainqueur affronter La Rochelle dans le tour suivant.

Les deux matchs seront finement équilibrés et, comme la plupart des matchs à élimination directe, dépendront de l’éclat individuel de quelques joueurs sélectionnés. Voici quelques-uns des matchs clés à surveiller ce week-end. Sont-ce les hommes pour la grande occasion?

Joris Segonds contre Finn Russel

Ce n’est pas tant le choc des rois que le choc des personnages. D’un côté, vous avez les dix réguliers du Stade français Joris Segonds, un joueur capable et constant qui a réalisé un CV impressionnant en tant que meilleur marqueur de points du Top 14 cette saison.

Sur les 232 points qu’il a accumulés, 174 proviennent de pénalités. Cette approche méthodique des coups de pied a été essentielle à la charge de Stade toute la saison et sera utile contre le Racing, si le match tombe sur de belles marges.

En face de lui se trouvera Finn Russell, l’un des demi-mouches les plus flashy. Tandis que Segonds s’en tient à ce qu’il sait, Russell sort constamment de la manchette, improvisant avec beaucoup d’effet pour débloquer même les défenses les plus serrées. Tout ce qu’il faut, c’est une passe pour ouvrir un adversaire, qu’il s’agisse d’une passe manquée flottante ou d’un déchargement fluide à l’arrière.

Autrement dit, Russell est de la pure magie. Il est également le deuxième meilleur marqueur de points de la ligue, derrière Segonds, ce qui rend ce choc des opposés d’autant plus intéressant.

Ethan Dumortier contre Santiago Cordero

Le rugby à élimination directe est souvent défini par des moments singuliers d’éclat. Les joueurs peuvent disparaître pendant la majorité d’un concours et émerger de leurs cendres et donner un coup de poing lorsque leur équipe en a le plus besoin.

Lyon et Bordeaux compteront sur la maîtrise de leurs ailiers respectifs pour illuminer la compétition.

Ethan Dumortier de Lyon a connu une saison exceptionnelle, pénétrant dans le tableau international avec une confiance sans faille, équilibrant un talent pour la course de soutien, presque semblable à Chris Ashton, avec une capacité sublime à lire les phases d’un match avant les autres.

Il est également une paire de mains sûre dans le champ arrière, tout comme son rival l’ailier Santiago Cordero, qui a l’une des plus belles étapes du rugby mondial. L’Argentin peut changer de direction à une vitesse folle et sera sur le radar de Lyon dimanche alors qu’il cherche à ajouter à son parcours déjà impressionnant de neuf essais cette campagne.

Gaël Fickou contre Paolo Odogwu

Gaël Fickou est l’un des meilleurs centres du coin. Tout comme un bon vin, Fickou a vieilli sublimement, semblant s’améliorer d’année en année. Peu de gens peuvent égaler sa capacité innée à lire une situation et à choisir le meilleur plan d’action sans presque aucun temps de réflexion, et pourtant il le fait presque sans faute.

Il est aussi étonnamment rapide et le pivot de toute ligne défensive. Attendez-vous à ce qu’il rassemble les attaquants du Racing autour de lui alors qu’ils affrontent Stade.

Les hommes en rose ont leur propre arme plutôt prolifique sous la forme du centre extérieur Paolo Odogwu. À première vue, on pourrait penser que l’international italien est la seconde venue de Bastareaud, compte tenu de son volume, mais en fait, le joueur de 26 ans est incroyablement rapide et encore plus insaisissable, livrant une étape féroce en cas de besoin.

Qu’est-ce qui l’emportera, la ruse de Fickou ou l’agilité d’Odogwu ?

Thomas Jolmès contre Romain Taofifénua

Dans le rugby à élimination directe, les petites marges sont souvent définies par le coup de pied arrêté et les grands hommes qui participent. Le deuxième ligne bordelais Thomas Jolmès sera sous le microscope lors de son départ ce week-end alors qu’il affrontera son compatriote français Romain Taofifénua.

À l’heure actuelle, Taofifénua est la main préférée de l’équipe nationale, ayant joué dans tous les matchs des Six Nations de France plus tôt dans l’année, tandis que Jolmès n’a qu’une seule casquette à son nom.

Pour usurper Taofifénua, le géant aux cheveux crépus devra être au top de sa forme, dicter l’alignement pour donner à son équipe le meilleur débouché pour attaquer le ballon.

Taofifénua, quant à lui, sera le plus meurtrier en utilisant sa taille pour casser les tacles et meurtrir la défense bordelaise. Gageons que Fabien Galthié surveillera de près ces deux deuxièmes lignes.

Josua Tuisova contre Yoram Moefana

Il n’y a pas qu’une, mais deux batailles de centre exceptionnelles à se mordre les dents ce week-end alors que la furie fidjienne Josua Tuisova affronte la fierté de la France, Yoram Moefana.

Tuisova est une quantité connue dans cette ligue depuis quelques années maintenant, se faisant un nom avec son énorme cadre, sa puissance incroyable et ses déchargements époustouflants. Il est presque impossible à tacler et sera un danger à chaque fois qu’il aura le ballon contre Bordeaux.

Cependant, on pourrait dire la même chose de Moefana. Le joueur de 22 ans n’est pas tout à fait le spécimen physique pour égaler Tuisova mais possède des atouts dans d’autres domaines, à savoir sa distribution impeccable et sa défense solide.

Tuisova fait la une des journaux pour ses tacles cassés et ses essais marqués, mais ne dormez pas sur Moefana. Ce sera une bataille à savourer.